Quels sports quand on a mal au genou ?

person Posté par: Stéphane Dreux list Dans: Blog Sur: comment Commenter: 0 favorite Hit: 10201
Photo Braden Collum sur Unsplash

 

Le genou est une articulation particulièrement sollicitée dans la plupart des sports et parce qu’il est l’un des piliers de notre corps, c’est l’ensemble du genou qui est concerné : cartilage, rotule, tendon, ligament, ménisque.

Les blessures, douleurs et traumatismes, sont différentes : luxation, tendinite, lésion méniscale, syndrome rotulien, etc. - et leurs origines sont nombreuses : arthrose, displasie, infection, usure, chocs, impacts, torsions, frottement, compression, surpoids, fatigue, posture, matériel, etc.

La pratique régulière et répétée peut avoir pour conséquences l’arrêt temporaire prolongé voire dans certains cas l’arrêt définitif de l’activité physique.

D’autres causes peuvent en être à l’origine comme une mauvaise technique appliquée au mouvement, cela concerne surtout le débutant. Une interruption prolongée peut aussi en être la cause si la reprise ne se fait pas en douceur comme une augmentation prolongée de l’activité ce qui surmène les articulations, avec la durée ou l’intensité qui sont majorées. 

L’âge est également un facteur de souffrance, surtout pour les ménisques qui jouent le rôle d’amortisseur et de stabilisateur lors des impacts et rotations.

 

Ces sports qui n’aiment pas votre genou

Les sports d’impact et de torsion comme la course à pied, le tennis, l’aïkido, le football, le ski, voire la randonnée sont intransigeants pour le genou, surtout le ménisque et les ligaments croisés. Ces sports imposent de violents chocs et mouvements de torsion au niveau de l’articulation du genou avec des effets négatifs s’ils sont récurrents et répétés à outrance. Les contraintes sur le genou sont évidemment différentes selon ces sports mais usent également le cartilage. Certaines disciplines imposent des positions à genou qui exercent des pressions sur les bourses séreuses sur l’avant et l’arrière du genou.

Une pratique excessive notamment d’un sport exercé pendant plus de 10 ans à haut niveau peut être sujet à une augmentation du risque d’arthrose. Ce constat est surtout valable pour les sports de pivot comme le football, le rugby ou le basket.

Le ménisque (interne - médial et externe - latéral) est constitué de deux coussinets amortisseurs. Placés au centre du genou il a un rôle d’amortisseur. On comprend vite qu’il va être fortement sollicité par tous les sports à chocs répétés lors de saut voire aussi la marche. L’inconvénient majeur du ménisque est qu’il n’est pas vascularisé, donc il ne cicatrise pas, une lésion du ménisque ne se répare pas, on enlève tout au plus la petite partie endommagée par arthrocopie.

L’aïkido, autre discipline ou les genoux se révèlent être sollicités en permanence, que ce soit dans la pratique debout avec des changements répétés de direction mais également sur les techniques à genoux.

La course à pied, notamment le trail, sont sources de tendinopathie (tendinite). Les tendinites sont des douleurs, souvent accompagnées d’un gonflement au niveau du tendon atteint, créées par les mouvements répétés de flexion/extension du genou. Une tendinite est l’inflammation d’un tendon ou de sa gaine. Courir sollicite l’articulation du genou qui peut être également à l’origine de la bursite, une pathologie inflammatoire. La bursite peut aussi avoir pour origine la position à genou ou les chutes répétées.

Les tendinites rotuliennes sont fréquentes dans les sports qui nécessitent des courses, des impulsions et des sauts comme l’athlétisme, le basketball, le football, le handball, le ski, le volleyball, ou les réceptions répétées sollicitent le genou. Les douleurs et troubles sont rarement brutaux mais généralement progressifs.

Les autres sports qui peuvent être concernés par la bursite ou la tendinite sont : l’aïkido, le judo, la lutte.

Le football et les sports de ballon en général sont sources de lésions méniscales. Cela se traduit par une douleur de la face interne. Un blocage de la jambe lors d’une reprise d’appui en est souvent à l’origine.

Le ski est source de lésions notamment pour les ligaments latéraux et le ligament croisé antérieur. Les chutes entraînent parfois des entorses avec lésion de ligaments dont celle du ligament croisé antérieur qui est la plus fréquente. Un bon skieur peut skier en-deçà de son niveau afin de limiter les contraintes alors qu’un skieur débutant se verra être plus en difficulté dans les virages, plus exposé aux rotations et flexions exercées au niveau de ses genoux.

  

Ces sports qui aiment votre genou

La natation est incontestablement l’allié du genou ! Il est le sport sans impact par excellence, la natation protège et répare vos articulations. Toutefois la brasse peut être déconseillée si vous souffrez des genoux parce qu’elle impose un mouvement rotatif contraignant et qui fait sortir les rotules, le crawl avec battements de jambe est idéal.

Les sports aquatiques atténuent fortement l’impact sur vos articulations par l’effet de la flottaison, les articulations moins sollicitées subissent quasiment aucun choc dans l'eau. Certaines activités comme l’aquagym ou les autres activités nautiques sont conseillées comme la marche en bord de mer, le running en bord de plage les pieds dans l’eau ou le vélo en piscine.

N’attendez plus, jetez-vous à l’eau !

Le vélo est un excellent remède contre les faiblesses musculaires, il permet de solidifier les muscles qui entourent votre articulation du genou et de la protéger. Le vélo développe, sans choc, le quadriceps, ce muscle antérieur de la cuisse qui stabilise la rotule.

Roulez jeunesse !

Les disciplines qui sollicitent en douceur le corps comme le golf ne présente pas de risque traumatique réel.

Il reste certains sports qui se pratique en décharge, c’est-à-dire que les genoux ne supportent pas le corps, comme le canoë-kayak.

Le yoga et le Pilates offrent toutes les vertus pour travailler, entretenir et développer sa souplesse et sa musculature.

Enfin courir en ligne sur terrain plat et souple, sans montée ni descente, peut se révéler être une réelle alternative ou la marche qui est à privilégier sauf à la pratiquer avec prudence pour renforcer les muscles des jambes.

 

Peut-on courir avec des problèmes de genou ?

Oui, un coureur peut courir sous réserve qu'il ne se soumet pas à une répétition de chocs violents, en sous-bois sur terrain souple, ce qui reste une excellente solution contrairement au bitume ou aux surfaces des stades. Un ménisque abîmé qui ne joue plus son rôle d’amortisseur, ou des problèmes de cartilage, peuvent altérer votre pratique, alors la course à pied que ce soit sur le plat, en montée et en descente peut vous être déconseillée par votre médecin traitant. Vous pouvez éventuellement opter pour le terrain plat souple mais sans en abuser.

Autre exemple avec le tennis, jouer en fond de court sans faire de courses violentes vers la volée entraînant des flexions rotations du genou est une excellente alternative, des champions tels que Wilander ou Nadal nous a prouvé que l’on peut gagner en s’installant en fond de court !

Rien ne vous empêche de continuer la pratique de sports qui obligent à de courtes courses et occasionnellement, à condition de ne pas enchaîner des matchs de compétition interminables et parfois tous les jours, comme le tennis, ou encore vous adonner aux sports de ballon comme le football, le rugby, etc.

Il est conseillé d’effectuer, en cas de douleurs répétées, des contrôles régulier par un spécialiste.

 

Le poids cet ennemi du genou

Le genou est une articulation particulièrement sollicitée que vous fassiez du sport ou pas. L’excès de poids est néfaste pour les cartilages avec pour conséquence de beaucoup plus le solliciter. La pression exercée sur le genou durant la marche peut représenter trois ou quatre fois le poids du corps. La rotule agit comme levier pour démultiplier les charges supportées par le genou.

La charge d'un sac à dos pouvant peser jusque 15 kg en randonnée peut devenir un fardeau, pour votre dos comme pour vos genoux !

Marchez, vous allez maigrir !

 

Quelle solution ?

Un genou endommagé peut gâcher vos vacances ou ruiner vos projets sportifs.

Si pratiquer votre sport de prédilection devient impossible, alors optez pour un sport de renforcement musculaire et de cardio comme le vélo ou la pratique de la natation qui est conseillée avec ou sans palme.

Ensuite il vous faut rebondir et faire preuve de résilience, c’est l'occasion rêvée d’aller voir ailleurs pour tester d’autres activités, notamment celles qui peuvent vous permettre de vous reconstruire et de renforcer votre genou. Vous pouvez vous tourner vers des pratiques offrant d’excellentes perspectives de développement physique et mental comme le yoga et le Pilates.

Et pourquoi pas doubler les plaisirs comme Yoga et natation ou Pilates et vélo. Et si vous êtes patient pourquoi ne pas tenter en pointillé et après quelques mois, la reprise de votre sport favori.

Changez d’air !

 

Prévenir c’est guérir

Les origines et causes des douleurs du genou peuvent être multiples : un traumatisme, une infection, un surmenage mécanique, une mauvaise posture, une pathologie inflammatoire ou une suite chronique provoqué par l’activité physique. Certains signes préalables doivent vous alerter sur les causes de ces douleurs, ils peuvent en être à l’origine et en favoriser la blessure, comme un surpoids, une mauvaise condition physique, une alimentation négligée, une mauvaise technique ou un matériel inadapté.

Les douleurs peuvent apparaître lors de positions assises prolongées notamment au volant ou à la montée et la descente des escaliers.

Prenez soin de mettre tous les atouts de votre côté comme :

- Faire un diagnostic : avec votre médecin, votre kiné, votre entraîneur.

- Éviter le surpoids : surveiller votre poids régulièrement, avant et après la pratique. Vos genoux ne sont pas faits pour supporter une lourde charge, 1 kilo supplémentaire peut représenter 8 kilos de plus. Si vous êtes en surpoids et souhaitez faire du sport, optez pour les activités ou vos genoux sont moins sollicités comme le vélo et la natation pour reprendre. Ensuite faites en sorte de vous rapprocher de votre poids idéal. Il existe des tableaux qui vous permettre de vérifier, le plus simple étant de consulter un diététicien nutritionniste ou vous rapprocher de votre médecin.

- Surveiller votre alimentation : avant, pendant et après l’activité sportive, il est impératif de régler votre alimentation pour apporter à votre corps tous les nutriments dont il a besoin, un corps doit se régénérer notamment après l’effort.

- L’Hygiène de vie : Adopter une hygiène de vie correcte, nul besoin de suivre la préparation d’un champion du monde, il suffit d’adopter un schéma cohérent avec votre pratique sportive en prenant soin de votre alimentation et de votre sommeil.

- Le Matériel : Investissez dans du matériel adapté à votre activité et votre morphologie.

- Modifier l'intensité dans l'effort : un sport exigeant pour les genoux va avoir des répercussions néfastes si vous intensifiez les efforts, restez progressif dans la pratique. Il est prouvé qu’une activité raisonnable et raisonnée est bénéfique pour le cartilage et il a été démontré que marcher au moins 6 000 pas par jour protégerait de l’arthrose du genou, et voilà une bonne nouvelle pour tous les possesseurs d’un chien, en plus d’être l’ami fidèle il prend soin de votre santé !

 

Quelles solutions ?

Anticiper : Une douleur quel soit subite ou progressive doit vous alerter. Aucune douleur n’est anodine, même en ayant une hygiène de vie irréprochables, une alimentation surveillée, avec préparation physique et récupération parfaitement planifiée, vous n’êtes pas à l’abri de sérieuses complications. Chaque douleur est un signal envoyé par votre corps dont vous devez tenir compte, il vous prévient d’un problème dont les conséquences peuvent être contraignantes. Si cette alerte survient pendant votre pratique sportive, que ce soit à l’entrainement ou lors d’une compétition, vous devez modifier immédiatement votre activité soir en ralentissant soit en vous arrêtant.

Il convient d’anticiper en écoutant votre corps !

Réparer : Les lésions peuvent donc être multiples et les solutions de réparations sont donc également multiples. Pour exemple la pathologie du tendon, qui est l’une des principales lésions rencontrées, est souvent en rapport avec une rupture de quelques fibres tendineuses, son processus de cicatrisation est immédiatement mis en place par le corps, toutefois la réparation complète peut prendre dans certains cas 1 an.

Boire : Le corps est globalement constitué d’eau, il est fortement recommandé de boire avant pendant et après la pratique. Pour exemple le tendon est constitué d’environ 30% d’eau.

Poursuivre l’activité : Contrairement aux idées reçues, il est nécessaire de reprendre et maintenir une activité maîtrisée après un arrêt afin d’améliorer la réparation.

Rééduquer : Pratiquer un bilan kinésithérapique - Porter des semelles faites par un podo orthésiste compétent - Rééducation suivie par un kinésithérapeute avec un travail d’assouplissements et d’étirements, ou de massage et électrothérapie.

Renforcer et Récupérer : Le renforcement musculaire est conseillé par un travail proprioceptif mais également une bonne récupération incluant des étirements. Le vélo à raison de 1 à 3 heures par semaine se révèle être une excellente alternative.

Maigrir : Si vous êtes en surpoids, il est impératif de perdre du poids. Le sport vous aidera mais c’est par la mise en place d’une alimentation variée et de qualité qui vous permettra de maigrir.

 

Consulter un médecin

On ne le dit jamais assez mais le médecin est un allié, consultez-le, même si cela vous semble anodin, il vous connait, il sait aussi ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire et comment le faire.

Dès la naissance d’une douleur, qu’elle soit bénigne, soudaine, déjà présente, voir persistante, cela mérite d’être pris au sérieux.

Le médecin procédera à un interrogatoire suivi si cela est nécessaire par des examens complémentaires. Il va effectuer les mesures indispensables pour juger de la gravité de cette douleur et tenter d’en analyser les circonstances et l’origine exacte voire les conséquences probablement désagréables, localiser la douleur et la gêne qu'elle procure.

Qu’il s’agisse de lésions du ligament, du tendon, de la rotule, ou du ménisque, il pourra être pratiqué une radio, un scanner ou une IRM. Les tests cliniques s’avèrent utiles comme les examens complémentaires, radiographies simples de bonne qualité avec plusieurs clichés, l’échographie ainsi que la résonance magnétique sont autant d’examens nécessaires et performants. Dans le cas du ménisque le diagnostic confirmé faisant appel à une IRM est impératif.

Selon le besoin et à la lecture des résultats, votre médecin prendra les dispositions qui s’imposent comme vous diriger vers un spécialiste du genou si cela le nécessite, mais une opération n’est pas systématique.

 

Conclusion

Avec l’apparition de douleurs au genou, de plus est, si elles sont récurrentes, il convient de surveiller tout en gardant à l’esprit que l’activité physique est bonne, notamment pour le cartilage, à condition que celle-ci soit effectuée de manière raisonnée. C’est donc plus l’intensité, la durée, la fréquence et le niveau dans la pratique qui se révèlent essentiels. 

Les blessures du genou ne sont pas une fatalité, beaucoup de sportifs ont repris le sport après des traumatismes et certains au plus haut niveau. Les genoux sont des supports de notre corps tout comme la colonne vertébrale en est le pilier, il est judicieux de les surveiller et les ménager sans attendre les douleurs.

Le sport peut être la cause de douleurs au genou, tout comme il peut se révéler en être le médicament, paradoxale non !